5 régles aquariophiles pour être un bon récifaliste
- Le 09/03/2024
1, Pensez écosystème
L'aquarium récifal que vous allez créer est un petit monde au sein duquel divers êtres vivants vont évoluer en échangeant de l'énergie. Il n'est pas un seul élément vivant dans votre bac qui ne peut vivre indépendamment des autres. Et cela vaut du plus petit organisme ( microfaune ) au plus grand ( mégafaune ), en passant par le stade intermédiaire ( macrofaune ). À l'échelle d'un aquarium , cela veut dire par exemple que la bactérie, le nématode, le copépode, le polype de corail, le Bernard l'Hermite, l'algue, la crevette et le poisson forment sur le plan énergétique un tout absolument indissociable. Les composants vivants de ce tout peuvent changer mais le processus énergétique ne change jamais. Retenez : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !
2, Cherchez l'équilibre bio-écologique
Pour que l'énergie circule à travers les êtres qui composent l'écosystème aquarium, il faut que chaque maillon de la chaîne de transformation énergétique soit représenté par un ou plusieurs espèces ayant un rôle particulier. Par exemple, il faut des des algues ( micro ou macro ) pour fabriquer des sucres ( carbone ) à partir de la lumière et des minéraux, des bactéries pour transformer la matière organique en minéraux, des macroorganismes pour produire des déchets et de la meiofaune pour les digérer et les réduire en particules assimilables par des plus petits organismes. Le processus est ici exprimé de manière désordonnée ; il faut juste retenir que le processus énergétique de l'écosystème doit impérativement être équilibré. Et que par conséquent chaque perturbation à un "endroit" du processus impacte systématiquement l'ensemble de la chaîne écologique.
3, Considérez les niches écologiques
Les différents êtres vivants ( biodiversité ) qui composent l'écosystème d'un aquarium ont des besoins particuliers. Ils ne peuvent s'épanouir et donc assumer parfaitement leurs rôles écologiques que si leurs milieux de vie est adaptés à leurs besoins spécifiques. Ainsi, un ver nématode microdétritivore a besoin de sable, une bactérie 'anaérobie d'une zone très faiblement oxygénée ( centre des roches ou partie inférieure d'un lit de sable ), un corail ou un poisson exige certains paramètres physiques et chimiques... Chaque espèce doit donc pouvoir disposer des conditions de vie optimales que la nature a définies. Retenez qu'il est plus facile de s'afforcer de mettre en place les meilleures condtions pour chaque espèce que de compter sur l'adaptation de ces dernières. L'adaptation est certes aussi un phénomène naturel mais il exige une temporalité ( des centaines d'années au moins ) qui dépasse très largement la vie d'un écosystème en aquarium. Dans un milieu fermé et réduit comme un aquarium, chaque être vivant plus ou moins en souffrance nuit significativement à l'ensemble. Dans l'immensité d'un océan, l'impact est au contraire insignifiant ( ou si peu ).
4, Observez votre bac
Ce conseil peut paraître anodin tant l'aquariophile passionné passe normalement beaucoup de temps devant son aquarium ( ou les mains dedans ). Apprécier esthétiquement son aquarium et l'entretenir n'implique pas forcément qu'on l'observe. L'observation consiste a plonger attentivement son regard sur son bac tant au niveau global que partiellement. Pour l'aquariophile véritablement observateur, le premier regard global entraîne commme par enchantement l'envie d'une plongée visuelle plus intime dans son bac, par exemple à l'aide d'une simple loupe d'écolier. C'est ainsi que l'on apprécie positivement ou négativement l'état de l'écosystème. Pour celui qui ne sait pas observer son aquarium l'appréciation de l'état du bac est grossièrement ( c'est logique ) binaire : Le bac va bien ou il va mal. Il n'y a souvent pas de modération dans le jugement et ce manque de circonspection entraîne des réactions imprudentes. A la moindre tache de cyanobactéries ou autre, on court acheter un remède après avoir été conseillé sur les réseaux sociaux par un autre aquariophile non obervateur. Pour celui qui observe en revanche, un certain corail par exemple peut monter des signes de mal-être ou quelques algues "indésirables" apparaître localement, sans pour autant que cela gâche le tout. A retenir : On observe attentivement avant de juger de l'état de son aquarium.
5, Ne pas céder au consumérisme ( ou pas trop souvent ^^ ) !
Etre dépassé par des pulsions d'acquisition compulsives de nouveaux poissons, coraux et autres invertébrés mais aussi de produits " miracles" et de matériels technologiques révolutionnaires est d'après mon expérience la cause originelle ( celle que l'on ne considère jamais objectivement et avec franchise ! ) de profonds déséquilibres écosystémiques ( biologiques et chimiques ) dans les aquariums récifaux. Aucun de nous, récifalistes ou aquariophiles d'eau douce, ne sommes à l'abri ou n'avons as déjà succombé à ce type de déviance pulsionnelle. Etrangement, il semble qu'un bac qui va trop bien nous cause une certaine lassitude aquariophile. On se dit que l'on remettrait bien juste un petit corail ou un poisson pour apporter un peu d'excitation... juste un. On parcourt donc les boutiques sur internet ou physiquement et... au lieu d'un seul corail ou poisson, comme prévu, on en a acquis 3 ou 4 ! Pour le matériel est les produits, c'est un peu différent ; l'achat est moins excitant que pratique ; en fait, on veut faire mieux que mieux ( on veur laver plus blanc que blanc, dit ironiquement l'expression ). A retenir ( et c'est très important ! ) : Quand tout va bien, on ne touche à rien ! Et si on doit le faire ( c'est quand même sympa un peu de nouveauté ), on prend d'abord en compte les 4 règles ci-dessus. Et si on ne peut pas du tout résister ( pourquoi se priver quand on aime ? ) , on applique l'adage " qui veut la fin veut les moyens " et on multiplie au possible le nombre de bacs pour pourvoir assouvir son plaisir.