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  • La dénitrification assimilatrice en récifal

    • Le 10/07/2020

    Accès direct à la boutique : Image boutique nouvelleLa dénitrification assimilatrice en aquarium récifal

     

       De manière générale lorsque dans le milieu récifaliste on parle de dénitrification on entend le processus classique de la réduction des ions nitrates ( NO3 ) en azote gazeux ( N2 ) grâce au travail de bactéries anaérobies vivant dans les zones anoxiques au centre des "grosses" pierres vivantes et dans les profondeurs relatives des lits de sable épais ( DSB ). Ce processus bien connu en aquariophilie marine s'appelle "réduction dissimilatrice". Pour la plupart des récifalistes il s'agit là du seul moyen naturel pour maintenir un taux de nitrates acceptable dans leur bac. Cette connaissance méthodologiquement réductrice explique en partie pourquoi jusqu'à peu on accordait peu d'importance à la microfaune. Ceux qui connaissent depuis longtemps mon blog savent déjà que la microfaune a un rôle très important au sein du réseau trophique et de la chaîne de traitement des déchets. Avec cet article nous allons franchir une nouvelle étape dans l'appréhension du rôle écologique crucial des micro-organismes détritivores et décomposeurs. Ces derniers sont les acteurs d'un processus de dénitrification aussi important que celui évoqué plus haut. Il s'agit de la dénitrification assimilatrice.  

       Si la dénitrification par les bactéries anaérobies est un phénomène respiratoire ( elles "décomposent" les nitrates à défaut d'oxygène ) la dénitrification assimilatrice est un phénomène "productif ".  Cette fois ci ce ne sont plus spécifiquement les bactéries anaérobies qui entre en action mais l'ensemble des micro-organismes peuplant l'aquarium. Il s'agit pour eux d'assimiler des nitrates afin de servir la production de leur biomasse. En aquariophilie d'eau douce, et plus particulièrement dans les bacs densément plantés, les plantes sont les principales "actrices" du processus de dénitrification par assimilation. En aquarium récifal les algues pourraient assumer principalement ce même rôle mais à moins de pouvoir en produire intensivement elles ne peuvent assumer pleinement la partie "dénitrification assimilatrice" de l'écosystème. En aquarium récifal ce sont les micro-organismes qui vont consommer le plus de nitrates pour développer leur biomasse.Tous les autres habitants du bac ( algues, poissons et macro-invertébrés ), participent du processus de dénitrification assimilatrice mais aucun ne peut égaler la microfaune ( stratège r ) en terme de productivité. L'association algues et microfaune dans un refuge constitue bien évidemment un "réacteur" naturel particulièrement efficace en terme de dénitrification assimilatrice.  

       Contrairement à la dénitrification dissimilatrice et sa finalité gazeuse ( le N2 retourne dans l'atmosphère ) la dénitrification assimilatrice n'extrait pas les nitrates du bac puisque à la mort de l'organisme l'azote peut à nouveau être oxydé en nitrates. Il s'agit plutôt comme dans le cas du phosphore ( qui n'a pas de phase gazeuse dans son cycle ) d'une immobilisation épuratrice. Tant que la dynamique de l'écosystème du bac récifal est saine les nitrates assimilés passent en flux tendu ou presque "d'un corps à l'autre" au fur et à mesure de la création de biomasse. À elle seule la dénitrification assimilatrice ne peut pas boucler le cycle de l'azote mais il est fortement dommage de se passer de ses effets alors que le traitement des nitrates est une problématique majeure en aquariophilie récifale. Il est certain que la microfaune véritable sera d'autant plus considérée à sa juste valeur écologique que les récifalistes assimileront la notion de dénitrification assimilatrice au sein de leur méthode de maintenance.