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  • Le réacteur à bactéries contre les NO3, PO4, une réaction à méditer !

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    L'usage du réacteur à bactéries contre les NO3, PO4 en récifal, une petite réflexion écologique !

       

       Aucune modification dans la gestion de son aquarium récifal ( population piscicole et autres, quantité de nourriture, eau d'osmolation ou de renouvellement ) et pourtant cette fois c'est un fait, les nitrates et les phosphates augmentent inéluctablement dans mon récifal ! Beaucoup de récifalistes font ce constat sur les réseaux sociaux, ce qui logiquement appelle une multitude de réponses diverses. On tente alors des changements d'eau plus fréquents, plus rapprochés et en plus grand quantité, on réduit l'apport de nourriture, on se laisse tenter par des produits industriels miracles... mais rien y fait les NO3 et les Po4 grimpent encore et encore. Les coraux sps les plus fragiles commencent à blanchir, c'est la panique !  

    Les résines anti NO3, Po4, la solution fataliste

    Rien n'est plus inquiétant en effet de constater un problème et de ne pas pouvoir y remédier rationnellement faute d'en connaître précisément la cause. Bien souvent le récifaliste inexpérimenté se laisse dépasser par la problématique et court acheter des anti-no3, po4, généralement des résines ( ou paille de fer pour les Po4, c'est le même principe ). Les résines anti nitrates ou phosphates sont normalement relativement efficaces ; le gros problème est qu'elles ne règlent aucunement le problème originel et deviennent donc logiquement des substituts chimiques dont l'aquarium ne peut plus se passer, sinon la courbe ascendante des NO3 et Po4 reprendra inévitablement. C'est un peu comme si l'aquariophile considérait son récifal comme atteint d'une maladie incurable et qu'il se résignait à ne lui administrer que des soins palliatifs, en espérant que la mort ( le crash ) n'arrivera pas trop vite ! Parfois le "patient" vit de longues années avec sa longue maladie, parfois le traitement déséquilibre à tel point son organisme ( la balance ionique en aquarium ) qu'il ne résiste que seulement quelques mois. 

    Les réducteurs anti NO3, PO4, la solution éclairante 

    Les réducteurs de nitrates et phosphates dits biologiques, en fait essentiellement du carbone ( glucose ) "booster de bactéries" vendu à prix d'or, ont au moins le mérite, hormis le fait qu'ils puissent éventuellement être efficaces, d'offrir une ouverture illuminatrice dans l'esprit des récifalistes pas encore au fait de l'aquariophilie écologique. En fait, les réducteurs de NO3, Po4 n'auront l'effet attendu que si la population de bactéries encore présente dans l'aquarium contient les "bonnes" espèces ( Nous l'avons vu par ailleurs, un bac peut être quantitativement ( nombre ) riche en bactéries et qualitativement ( espèces ) pauvre. ) Et oui, réfléchissons un instant, l'élément essentiel actif de ce type de produit industriel est le carbone. Pourquoi donc le carbone ? Parce que bien sûr c'est un booster de bactéries... Donc, y-aurait-il un rapport possible entre l'augmentation inexpliquée de NO3 et PO4 dans un bac et les bactéries ? Comme nous sommes des récifalistes de raison, nous allons d'abord voir ce qu'en dit la biologie marine.

    Les bactéries, premier maillon de la chaîne de traitement NO3, Po4

    Voilà résumé en un trois données scientifiques fondamentales à considérer ici :

    - Les bactéries sont des très grosses consommatrices d'azote nitrique ( nitrates ) et de phosphores ( phosphates ), à tel point que les taux faibles de ces éléments en milieu naturel ( récif ) constituent un facteur limitant de leur population.

    - Les bactéries constituent la nourriture de base de la microfaune sous sa forme zooplanctonique

    - Même dans le cas où sa population bactérienne est pauvre, un récifal contiendra en ration quantité/volume infiniment plus de bactéries que dans le milieu naturel 

    Ces trois seules indications suffisent à expliquer pourquoi un appauvrissement bactérien quantitatif ou qualitatif peut entraîner une rupture du bon fonctionnement de la chaîne de traitement des nitrates et phosphates dans un récifal : Déficience en bactéries + déficience en zooplancton = mauvais fonctionnement du système biologique ! 

    Une invention qui confirme notre raisonnement écologique, l'invention du réacteur à bactéries

    Si nous ne parlons pas des difficultés de mise en place et de gestion de l'appareil, on peut dire que le réacteur de bactéries ( RAB ) est efficace pour faire baisser des taux de nitrates et/ou de phosphates trop élevés ; quoi de plus logique au regard de ce que nous venons de dire juste au-dessus ! Mais encore une fois nous en arrivons à un constat que nous faisons souvent ici sur Aquamicrofaune : Pourquoi remplacer par un appareil manufacturé ce que fait très bien, voire mieux, la Nature ? Pourquoi essayer de booster artificiellement ( par un moyen forcé ) une population de bactéries qui devraient déjà en aquarium être plus importante qu'en milieu naturel ? Pourquoi confiner des bactéries dans un contenant  sous atmosphère contrôlée alors qu'elles s'étalent déjà par dizaines de milliards sur tous les supports intérieurs de l'aquarium ? En résumé, pourquoi se compliquer la vie aquariophile ( car le RAB n'est pas d'un emploi simple ) quand la Nature peut faire les choses à notre place ? 

    Un récifal biologiquement équilibré est déjà un réacteur à bactéries en lui même ! 

    Imaginez ce qu'un lit de sable épais ( DSB ) de 6 ou 7 cm peut offrir comme surface de niche écologique aux bactéries ! Ajoutons les pierres vivantes et tous les autres supports ( coraux, vitres, pompes de brassage ). Comment peut-on penser qu'un litre de charbon ou de biogranulés enfermés dans un bocal de verre puisse contenir plus de bactéries que le substrat d'un aquarium ? Seulement, signaleront certains, le principe du réacteur est de booster les bactéries au carbone. Mais, devons-nous leur répondre, l'aquarium lui-même ne produit-il pas assez de matière azoté pour fournir le carbone nécessaire aux bactéries ? Nous avons déjà parlé des déchets produit naturellement produit dans un récifal ; sans même considérer ici les sources de carbone habituelles ( nourriture, fèces, mue, etc ) nous pouvons ajouter aussi les millions de micro-organismes ( microfaune, bactéries ) qui meurent chaque jour dans un aquarium naturel. Par qui et pour qui le RAB ( réacteur à bactéries ) a-t-il donc été créé ? par et pour des récifalistes adeptes des bacs aseptisés et perfusés bien entendu...

    Le carbone ne manquera jamais dans un aquarium naturel, les bactéries oui ! 

    Plutôt que de penser presque systématiquement à un éventuel manque de carbone quand les taux de nitrates et/ou de phosphates augmentent "mystérieusement" dans un récifal, il serait plus judicieux et pertinent, du point de vue de la logique écologique scientifique, de s'interroger sur l'état des populations bactériennes. Bien entendu, passer les troupes de bactéries en revue n'est pas à la portée analytique de la très grande majorité des aquariophilies ; alors nous pouvons au moins partir sur le principe que la population bactérienne va inéluctablement s'appauvrir dans un récifal, moins souvent au niveau quantitatif mais presque toujours au niveau qualitatif ( nombre d'espèces ).Donc, ajouter régulièrement des bactéries vivantes et fraîches doit faire partie de l'entretien biologique normal d'un aquarium.