Faut-il nourrir la microfaune dans un récifal ?

  • Le 13/09/2019

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Faut-il nourrir le microfaune dans un récifal

 

   Faut-il nourrir spécifiquement les micro-organismes détritivores ( la microfaune au sens général ) dans un récifal ? Il s'agit d'une question qui m'est très souvent posée via le service de conseil aquariophile gratuit d'Aquamicrofaune. Cet article devrait apporter une réponse généraliste simplement exprimée mais écologiquement justifiée. 

Faut-il nourrir la microfaune dans un bac récifal "mature"?

   La réponse est assurément non si votre bac récifal est écosystémique ! Les micro-organismes détritivores et décomposeurs sont fonctionnellement chargés de traiter et recycler la matière organique détritique. Leur population sera relative à la quantité de "détritus" disponibles. D'autres facteurs peuvent influer sur l'état de la population de microfaune ( paramètres du biotope, taux de prédation/ production, biomasse microbienne et phytoplanctonique ) mais celui qui limite principalement la population de microfaune reste la quantité de matière organique morte disponible. Vous pouvez éventuellement aussi ajouter périodiquement du phytoplancton vivant. Dans un récifal avec évidemment des coraux, et des poissons que l'on nourrit normalement, la production de matière organique nutritive, dont les précieux EPS, est suffisante pour assurer les besoins nutritionnels de la microfaune. Rien que le grattage des vitres propulse une quantité énorme de micro-algues nourricières dans l'ensemble du bac. Le phytoplancton est aussi produit en quantité suffisante dans le biotope benthique de lagon qu'est un aquarium récifal. En résume la population de microfaune sera toujours quantitativement proportionnelle à l'équilibre trophique global de l'écosystème. Un excès de nourriture ( comme en méthode Papone par exemple ) fera généralement augmenter le nombre de microfaune mais celui-ci redeviendra "normal" dès cessation du protocole.   

Faut-il nourrir la microfaune dans un récifal au démarrage ?   

   Il fut un temps récent où les pierres vivantes étaient systématiquement importées sans eau ( juste humide ) afin d'économiser sur le coût du transport. Il va s'en dire que les bacs démarrés avec ces pierres moribondes, notamment au niveau du périphyton ( zone superficielle ), fournissaient une quantité plus qu'excessive de détritus à la microfaune qui avait réussi à survivre à ces conditions de transport extrêmes. Le résultat était une explosion massive de gammares et copépodes ( de la macrofaune en fait ) puis une régression rapide voire une extermination radicale consécutive à l'explosion logique du taux d'ammoniac/ammonium résultant du pourrissement massif du péryphiton. Si la microfaune supporte des taux élevé de nitrites elle ne peut supporter les pics de NH4+ et à fortiori de NH3. Ces derniers ne peuvent d'ailleurs se produirent quand dans un bac ne pouvant supporter un apport trop massif de matière morte. 

   Tant que l'on ne retrouvera pas la possibilité de les acquérir totalement immergées de leur eau de mer originelle comme on pouvait le faire autrefois, les pierres vivantes n'auront comme seul intérêt que d'apporter de la macrofaune robuste, dont malheureusement parmi elle les espèces indésirables ( crabes omnivores, eunices, aiptasias, etc. ). Le démarrage d'un récifal avec 100 % de pierres mortes ou fausses roches devient de toutes façons, compte tenu de la qualité des souches d'ensemencement disponibles, la méthode la plus satisfaisante. Reste alors que si les pierres "vivantes moribondes" apportaient trop de pollution organique les pierres inertes n'en apportent pas du tout. Une certaine quantité de matière organique va tout de même être apportée par le contenu des seaux de microfaune et plus encore de sable vivant. Tant qu'elle ne s'est pas encore développé quantitativement cet apport initial de matière organique va suffire à la nourrir mais à partir de la seconde semaine il peut être intéressant de nourrir un peu ce bac neuf trop oligotrophe

Avec quoi nourrir la microfaune dans un bac en phase de démarrage

  Rien de plus simple en ce qui concerne le choix de la nourriture car n'importe quelle source de matière organique peut convenir. En revanche il faut impérativement être extrêmement vigilant sur la quantité de nourriture à ajouter au bac "neuf" ! Il ne faut surtout jamais perdre de vue qu'il, s'agit de nourrir des micro-organismes et que leur biomasse totale, surtout au démarrage du bac récifal, ne représente même pas la taille d'un petit poisson.  Cette précaution bien assimilée on peut ajouter quelques paillettes ou granulés, des pastilles type "tablets tabiMin" pour eau douce ( très pratiques ), des morceaux hachés de moules fraîches ou de poissons blancs, etc. Il faut absolument attendre que tout soit entièrement disparu ( transformé en matière dissoute disponible pour les bactéries ) avant de faire une nouvelle distribution. 

Une astuce Aquamicrofaune pour créer un substitut de phytoplancton 

   Il n'y a pas d'algues à gratter sur les vitres d'un bac neuf et un apport nutritif végétal à la microfaune peut être un plus. Vous pouvez obtenir en quelques secondes un excellent phytoplancton de substitution ; aussi excellent que n'importe lequel des autres produits  morts "spécial aquariophilie" vendus en flacons. Vous prenez quelques grammes de spiruline 100 % bio ( vendue en sachet au supermarché ) que vous mélangez avec de l'eau de votre aquarium... Et voilà que vous obtenez instantanément un phytoplancton reconstitué ; certes mort mais au moins tout frais reconstitué. La spiruline n'est-elle pas une micro-algue trop "grosse", comparée à d'autre phytoplancton ? Ce problème n'en est finalement pas un car la spiruline des marques généralement proposées au supermarché est idéalement ( du moins pour notre usage récifaliste ) atomisée avant conditionnement. Cette astuce ne vaut pas que pour les bacs récifaux au démarrage et vous pouvez sans problème nourrir régulièrement votre récifal mature avec ce phytoplancton opportuniste. Et cela ne profitera pas qu'à la microfaune ! Encore une fois il faudra juste doser les apport en usant de sa raison aquariophile. Bien entendu, le meilleur phytoplancton reste le vivant, comme vous pouvez en trouver sur ce site : https://recifaliste.fr/