Échantillon de microfaune pour récifal, que voit-on ?
- Le 21/04/2017
- Dans La microfaune en aquarium récifal
Échantillon de microfaune pour récifal, que voit-on ?
N'attendez pas de moi que je me permette de porter un jugement sur les sachets, fioles ou bouteilles de microfaune du commerce aquariophile destiné à l'encemencement d'un aquarium d'eau de mer ou le réencemencement d'un récifal ou proposé comme nourriture vivante. Il est bien évident que, élevant depuis bien longtemps maintenant ma propre microfaune, je ne "consomme" pas ce type de produit. Je ne peux donc parler sérieusement et objectivement que de ce que je peux voir à la loupe dans un prélèvement de l'eau de mes bacs d'élevage spécifiques.
Il n'y a pas un seul prélevement de mon élevage qui soit versé dans un de mes aquariums sans que je l'observe préalablement à la loupe ; non pas que je n'ai pas confiance en ma production mais parce que j'aime regarder toutes ces minuscules bêtes que j'élève. Et puis, j'avoue que je suis tout de même admiratif du fruit d'un long travail nécessitant beaucoup de patience au début. N'oublions pas que l'élevage de plancton, en général, était considéré comme impossible quand j'ai commencé cet élevage. Ce n'est pas facile d'observer la microfaune dans ses bacs d'élevage chargée d'algues supérieures et je profite donc de cette opportunité.
Je prélève en général 50 cl d'eau de plusieurs bacs pour favoriser la diversité d'espèces, que je verse ensuite dans un récipient plastique large. Je secoue toujours dedans quelques grosses touffes d'algues histoire de récolter le maximum de microfaune en nombre et en variétés spécifiques. Je laisse ensuite reposer cette eau pendant quelques instants afin que les inévitables fragments d'algues se déposent au fond.
Pas besoin d'attendre pour apercevoir immédiatement trois ou quatre gammares adultes qui cherchent à se cacher dans ces fragments. Je m'empresse de les pêcher pour le remettre dans leurs aquariums ; ce qui m'interesse surtout c'est la cinquantaine, voire la centaine, de petits tout faits qu'une grosse femelle gammare peut libérer prématurément de sa chambre incubatrice, probablement à cause du traumatisme que leur cause cette manipulation. Ces petits gammare ( gammarus sp ) prématurés sont souvent viables et se mêlent à la masse de micro-organismes flottant dans l'eau prélevée.
Un premier regard hâtive à l'aide de la loupe révèle tout d'abord une foule de copépodes nageant en tout sens. Ensuite ce sont des isopodes ( Stenetruim sp ) que je vois "ramper" dans le fond du récipient. Plus haut dans l'échantillon sont les espèces de cyclopes. Mon regard se concentre alors sur le nuage de minuscules particules blanches qui, innombrables, flottent entre deux eaux ou à la surface. Ces particules au premier abord inertes se révèlent être finalement de microscopiques animalcules que ma loupe ne suffit pas à distinguer spécifiquement. A priori ce sont en majorité des Brachionuis sp et des ciliés qui compose le menu idéal des Synchiropus et autres planctonophages. Je peux néanmoins constater à leurs multitudes de formes et de nuances blanchâtres que d'autres espèces sont présentes ; en fait il y probablement autant de larves d'espèces de macrofaune que mes bacs d'élevage héberge de macrofaune.
Certaines de ces larves deviendront des petits crustacés ( les fameux "podes" ), d'autres des vers tubicoles ou benthiques utiles, des gastéropodes, des astérinas... enfin tout ce que nous désirons posséder dans nos aquariums récifaux pour leur équilibre bio-chimique et pour nourrir naturellement nos poissons, coraux et autres invertébrés. Je dois reconnaître être incapable de donner un nom à toutes ces larves qui nagent dans un échantillon de l'eau de mes élévages et j'avoue que la taxonomie n'est pas ce qui me passionne le plus dans la biologie marine. Moi c'est l'approche écosystémique d'un aquarium que je privilégie, autrement dit les liaisons biotiques qui font l'écosystème.
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