Microfaune et macrofaune en aquarium, qui est qui ?
- Le 16/04/2017
- Dans La microfaune en aquarium récifal
Microfaune et macrofaune en aquarium récifal, qui est qui ?
Je ne connais pas un seul forum d'aquariophilie d'eau de mer sur lequel ne s'exprime pas l'ignorance de beaucoup de récifalistes qui confondent la microfaune et la macrofaune. À moins d'avoir l'acuité visuelle d'un rapace, on ne peut distinguer à l'oeil lu la microfaune. Les petites bêtes que l'on peut justement voir sans loupe, microscope ou nanoscope constituent par définition la macrofaune. Autant dire que nombreux sont les aquariophiles qui se trompent quand ils estiment la richesse de la microfaune de leurs bacs à la quantité de bébêtes qui s'agitent, en particulier la nuit, sur les pierres, le sable ou les vitres. Ce sont souvent les mêmes qui s'étonnent de l'amaigrissement fatal de leur Synchiropus splendidus.
La même erreur s'applique aux refuges dit "à microfaune". Dans ces derniers il peut y avoir beaucoup de macrofaune mais la quantité de microfaune sera fatalement insignifiante. Certes la macrofaune fait de la microfaune, mais les conditions d'un refuge ne permettent pas sa survie et son développement en masse ; seules quelques espèces de la macrofaune se reproduisent sans que leur progéniture passe par une phase planctonique ; de fait la macrofaune d'un refuge est peu diversifiée et se résume souvent aux quelques "podes" que le commerce propose sous l'appelation "nourriture vivante pour récifal ".
Seule une présence massive de microfaune est véritablement profitable à un aquarium récifal écologiquement équilibré. Cette densité de microfaune constituée de dizaines, voire des centaines d'espèces, ne peut être qu'introduite sous forme de zooplancton. Certains aquariophiles se plaignent de l'appauvrissement systématique de leur microfaune alors que pourtant ils s'emploient à en ajouter périodiquement. En vérité, ces récifalistes sincérement soucieux de l'équilibre écologique et du bien-être de sa faune n'ajoutent jamais rien de plus que de la macrofaune. De plus cette dernière est bien souvent composées uniquement de copépodes, parfois de mysis et de beaucoup de rotifères de culture ; ces derniers ne résistent pas bien longtemps dans l'eau de mer. La véritable microfaune, celle qui va nourrir les poissons, les invertébrés, et réellement booster la population de petites bêtes, se trouve dans le plancton, sous forme de zooplancton. Un contenu de microfaune véritable doit se présenter comme une eau chargée de minuscules particules composées de zooplancton, de phytoplancton, de bactéries et inévitablement d'un peu de matière organique saine. Cette eau doit provoquer un très léger trouble à l'endroit où elle est versée dans l'aquarium.
En résumé, la macrofaune est visible à l'oeil nu et la microfaune est le zooplancton temporaire ( voir cet article ) , invisible à l'oeil nu, issu de sa reproduction. Compte tenu des conditions biotiques et abiotiques d'un récifal, il faut ajouter régulièrement une quantité importante, en terme de densité, de micro-organismes dans un échantillon, pour qu'elle soit réellement profitable à un écosystème marin captif. La concentration d'un maximum de zooplancton dans un minimum d'eau d'un échantillon permet de ne pas polluer l'aquarium. Et, répétons-le à dessein sur ce site, il est impossible d'isoler du zooplancton, mise à part en laboratoire et pour un usage d'études biologiques, de l'eau de son milieu d'élevage, autrement dit de l'eau chargée en plancton. Introduire du vrai zooplancton vivant dans son récifal c'est finalement y introduire du plancton ! Cela tombe bien puisque le plancton, avec ses micro-animaux, ses bactéries et son phytoplancton est la base fondamantale de l'écosystème marin, sur le récif comme dans un récifal...
microfaune bactéries récifal macrofaune aquamicrofaune vers fouisseurs Jaubert traitement déchets