Pierres vivantes ou mortes en récifal et microfaune
- Le 21/04/2017
- Dans La microfaune en aquarium récifal
Pierres vivantes ou mortes en récifal et microfaune
Inciter les débutants en aquariophilie d'eau de mer a dépenser des fortunes en pierres vivantes est tout simplement innaceptable ! Du moins quand ce lourd investissement est justifié par des arguments mal fondés. Les conseilleurs sur les forums ne sont décidemment pas les payeurs ! Si les véritables pierres de récif, par leur pouvoir de dénitratation, constituent effectivement le socle épurateur de la méthode berlinoise en récifal elles le doivent aux bactéries anaérobies qu'elles renferment en leurs coeurs. Or, ces bactéries, que l'on peut introduire volontairement, auront tôt fait de coloniser des pierres de récif mortes ou des pierres artificielles de qualité ( porosité idéale ). De même en ce qui concerne la microfaune. Ce principe est aussi valable pour le sable vivant.
Quant à la macrofaune, il suffira simplement d'acheter deux ou trois kilos de pierres vivantes indonésiennes importées avec CITES pour établir dans son bac la petite variété d'espèces que l'on trouve généralement dans un récifal. Pour héberger une plus grande diversité de macrofaune il sera nécessaire d'introduire régulièrement des larves zooplanctoniques. La nature étant bien faite le plancton véhiculant obligatoirement un véritable échantillon de zooplancton fournira l'ensemble des bactéries nécessaires à l'encemencement micro et macro-biologique de l'aquarium ! De plus, le phytoplancton composant ce plancton fournira la nourriture vivante propice au développement de la microfaune.
Au-delà de la considération économique l'utilisation de pierres mortes et/ou de sable inerte participe aussi de la préservation des récifs naturels. Si effectivement des pierres vivantes sont dans leurs pays d'origine spécialement "cultivées" en mer pour être récoltées au fur et à mesure des importations elle n'en demeurent pas moins des pièges mortels à invertébrés, notamment des éponges rares et autres métazoaires sessiles qui ne supportent pas l'émersion et mourront pendant le long voyage jusqu'à nos aquariums récifaux ; l'odeur caractéristique que dégagent les pierres vivantes de qualité à l'ouverture du colis témoigne de ce gâchis écologique. Nous ne parlerons pas ici des indésirables ( aiptasias, vers eunices, squilles, crabes, etc. ) que les pierres vivantes peuvent dissimuler !
La plupart des conseils sur le démarrage d'un aquarium marin, récifal ou fish-only, prodigués sur les forums sont précieux pour le débutant et je n'ai à redire qu'en ce qui concerne les raisons qu'on y donne pour justifier l'achat, pour des centaines d'euros, de dizaines de kilogrammes de pierres vivantes. La seule raison valable à mon avis de faire son décor d'aquarium entièrement avec des pierres vivantes est l'espoir d'acquérir immédiatement une faune benthique, sessile ou errante, relativement intéressante en terme de variété d'espèces ; Malheureusement, il faut souvent des centaines de kilos de pierres vivantes non acclimatées pour atteindre cet objectif. Personnellement, bénéciant d'un élevage de microfaune et macrofaune anciennement créé et progressivement enrichi dans sa biodiversité, j'ai expérimenté la méthode " 100% pierres mortes, sable inerte + ensemencement en bactéries et microfaune" et je n'ai plus vu aucune différence, après quelques mois de maturation, avec la méthode "pierres vivantes" et/ou sable vivant.
Mais attention, peut-être que mes propos ne valent que relativement à la qualité de mon élevage personnel de microfaune ? Dans l'article intitulé "Échantillon de microfaune à la loupe, que voit-on ?" j'ai précisé que je ne pouvez me permettre de juger de la qualité de ce que propose le commerce en ce domaine.
Halte copyright ! Ne dites pas que vous ne le saviez pas