Synchiropus splendidus et microfaune
- Le 16/04/2017
- Dans La microfaune en aquarium récifal
Le régime alimentaire du poisson mandarin
Le Synchiropus splendidus est planctonophage, un point c'est tout ! Comme tous les autres synchiropus et espèces apparentées. Combien de fois est-il répété sur les forums que le poisson mandarin mange de la microfaune ? Alors pourquoi donc les récifalistes mesurent-ils la possibilité d'héberger correctement ce poisson cachemire à la richesse de la macrofaune dans leurs aquariums et leurs refuges ? Le Synchiropus spendidus et tous les dragonnets sont planctonophages, PLANCTON-OPHAGE ! Ils mangent du plancton, en l'occurence essentiellement des larves zooplanctonique rejoignant le substrat ( pierres, sable, coraux ) afin d'entamer leur vies d'adultes. Cette microfaune zoonplanctonique est effectivement issu des d'un récifal digne de ce nom. Cette dernière est constituée par les vers sessiles et errants, les échinodermes, les gastéropodes, les copépodes, les amphipodes, les décapodes, enfin toutes sortes de "podes" que l'on peut et doit trouver dans un écosystème marin captif.
Les Synchiropus "picorent" principalement des animaux invisibles à l'oeil nu, de la microfaune par définition. Un poisson mandarin qui mange de la macrofaune, et à fortiori de la nourriture vivante de substitution ( artémias, grindal, etc ) ne le fait que par défaut. Dans un aquarium riche en zooplancton, vous ne verrez jamais un Synchiropus splendidus avaler une "grosse" proie ; il peut même ignorer la macrofaune a-t-elle point que certains "podes" peuvent parfois l'esclader comme s'il s'agissait d'un simple obstacle sur leur chemin. L'aquariophile qui, sans ajouter régulièrement du zooplancton vivant dans ces bacs, pense légitime d'herberger un ou plusieurs dragonnets sous prétexte qu'il voit plein de petites bestioles courir sur les pierres vivantes, est comme l'éleveur bovin intensif qui engraisse ses bêtes avec une nourriture inadaptée. Si ce dernier peut se justifier économiquement, ce n'est pas le cas de l'aquariophile qui dénature un animal pour le seul plaisir de le maintenir dans son récifal !
Ai-je assez de microfaune dans mon récifal pour nourrir un Synchiropus ?
La question n'est finalement de savoir si l'on a assez de microfaune dans son bac pour alimenter un poisson synchiropus splendidus, stellatus, picturatus, marmoratus ou encore moyeri ; la question devrait-être tout simplement est-ce que je peux apporter la nourriture dont ce Callionymidae a besoin, c'est à dire de la microfaune zooplanctonique vivante. Alors oui, certains affirmeront maintenir "sans problème" ( par rapport à quoi ? ) et durablement des poissons mandarins sans ajouter de zooplancton vivant dans leurs bacs. Soit dit en passant les éleveurs de perroquets on longtemps nourrit les loriquets de graines avant de se rendre compte que ces psittacidés étaient presque exclusivement nectarivores ! Ces oiseaux, quand ils restaient vivants assez longtemps, souffraient de maladies digestives très sérieuses.
Ce n'est pas parce qu'un Synchiropus semble extérieurement en bonne santé qu'il l'est effectivement intérieurement. Ainsi, l'alimentation inadaptée des dragonnets conduit trop souvent à une mort inexpliquée et apparement brutale. " Je ne comprends pas, dit l'aquariophile, mon mandarin mangeait encore normalement hier et il était mort ce matin, sans raison". Non ce pauvre poisson ne mangeait pas normalement ( entendez naturellement ) ! Non il n'est pas mort brutalement ! Il est mort très lentement de malnutrition !
Comment savoir si mon Synchiropus mange correctement ?
Pour les raisons évoquées plus haut, l'embonpoint d'un poisson mandarin n'est en aucun cas un signe de bonne santé. Si la maigreur du poisson est significative d'une carence, un ventre bien rond ne signifie pas que le dragonnet mange correctement ; la quantité d'aliment ne fait pas la qualité ! Du fait de l'extrême petitesse des proies qu'ils affectionnent les dragonnets sont par nature économes de leurs mouvements ; un Synchiropus hébergé dans un aquarium riche en microfaune peut passer toute une même journée à explorer très attentivement un espace rocheux ou sableux restreint ; il changera de coin de chasse, par obligation, quand il aura "nettoyé" la zone garde-manger. Même s'il semble picorer quelque chose ça et là, il n'est pas normal, naturel, qu'un Synchiropus parcourt relativement rapidement un aquarium ; c'est le signe d'une insuffisance en microfaune.
Le volume minimal de l'aquarium pour héberger un Synchiropus
Après ce que nous venons de dire, vous comprendrez qu'appréhender la possibilité de maintenir un dragonnet seul ou en couple en fonction du volume d'un récifal est absolument impertinent. Un nano récifal dans lequel est ajouté régulièrement du zooplancton sera plus apte à héberger un poisson mandarin qu'un grand bac aseptisé ! D'autant plus que les dragonnets ne sont pas des grands nageurs, c'est le moins qu'on puisse dire. Ce n'est donc pas le volume de l'aquarium qui détermine la possibilité de maintenir un Synchiropus mais la densité et la diversité spécifique de microfaune disponible. Cela dit, ce principe implique encore une fois de ne pas confondre microfaune et macrofaune !
Une conclusion ?
Si vous ne voulez pas vous "embêter" à ajouter de la microfaune zooplanctonique dans vos aquariums, au moins pour vos Cnidaires ( coraux et autres ), ce qui profite indirectement aux synchiropus, alors n'hébergez pas ce poisson planctonophage, c'est aussi simple que cela ! A présent que la boutique d'Aquamicrofaune existe vous n'aurez plus d'excuses pour justifier la mort de faim de votre Synchiropus Splendidus ( poisson manadarin ) ou de ses cousins dragonnets, comme le Synchiropus Picturatus par exemple.
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