Vers l'interdiction de la pratique récifaliste... Réagissons !
- Le 03/05/2019
Vers une interdiction de la pratique récifaliste... Réagissons !
Nous savons maintenant et devons êtres parfaitement conscients que le but de certains défenseurs des animaux est de faire totalement interdire la pratique domestique de l'aquariophilie d'eau de mer. L'accusation visant cette intention radicale porte à la fois sur les aquariums domestiques d'amateurs que sur les aquariums publics. Seulement, si les aquariums publics disposent d'un argumentaire défensif crédible et efficace ce n'est absolument pas le cas de l'aquariophilie marine amateur en son état actuel. Bien au contraire !
Malgré ce que beaucoup d'aquariophiles croient, ce n'est pas la destruction du milieu naturel par les prélèvements des poissons pour l'aquariophilie qui est mise essentiellement en avant de l'accusation par ces extrémistes anti-aquariophilie mais tout simplement le fait de maintenir en captivité des animaux "sauvages". Les poissons sont en ce sens considérés par eux ni plus ni moins comme les fauves en cages dans un cirque. Peu importe quelles mesures peuvent être prises par ailleurs par certains acteurs du milieu récifaliste pour sauver les récifs, cela ne change rien au fait que pour les défenseurs des animaux les poissons ( mais aussi les coraux et autres animaux ) n'ont rien à faire dans des aquariums.
Si la liste des poissons considérés légalement comme domestiques en aquariophilie d'eau douce est très mince, en aquariophilie d'eau de mer c'est pire encore puisque aucun poisson n'y est considéré comme domestique. Par conséquent, la liste des poissons marins que les "défenseurs" des animaux veulent faire interdire de maintenance en aquarium correspond exactement à la liste complète des espèces actuellement potentiellement disponibles sur le marché de l'eau de mer tropicale. Quant aux coraux ( durs et mous ! ) et autres invertébrés sessiles, l'idée de ces détracteurs de l'aquariophilie est d'obliger les récifalistes qui souhaitent les maintenir en captivité à posséder obligatoirement une autorisation de détention au titre des espèces non domestiques considérées comme «faune sauvage captive». Rappelons que si les coraux mous n'ont pas besoin d'un certificat de cession ni d'un numéro de CITES ils ne sont pas pour autant, malgré leurs nombreux bouturages générationnels en captivité, considérés comme animaux domestiques ! Les pierres vivantes d'importation, susceptibles de transporter clandestinement des animaux non domestiques, risquent elles aussi d'être interdits de possession en captivité.
On peut bien entendu prendre tout cela à la légère ou se rassurer à coups d'arguments irrationnels, mais la réalité vraie, qu'on la nie ou non, est bien celle que l'on évoque ici. Prendre ces défenseurs des animaux voulant interdire l'aquariophilie d'eau de mer pour des "idiots" sans le moindre pouvoir est aussi une bien mauvaise réaction. Ils agissent en vérité au coeur d'un lobby puissant soutenu financièrement et scientifiquement par de grosses organisations ayant des intentions politiques qui dépassent de loin le seul cadre de l'aquariophilie . L'autre erreur est de penser que jamais on ne pourra toucher à l'économie que représente le marché aquariophile. Cet argument peut éventuellement valoir pour l'aquariophilie d'eau douce mais certainement pas pour l'aquariophilie d'eau de mer qui représente une petite niche mercantile pour les grandes enseignes multi-loisirs qui pèsent majoritairement au niveau représentatif du marché aquariophile. Ces dernières, qui proposent d'autres animaux visés par les défenseurs animaliers, ont plutôt intérêt à faire profil bas et laisser éventuellement "couler" le marché de l'eau de mer.
Le meilleur moyen pour s'opposer avec force de crédibilité aux opposants à l'aquariophile d'eau de mer est de se positionner sur le même terrain social que les aquariums publics. Que font ces derniers depuis quelques années, du moins en Europe ? Et bien ils font de moins en moins valoir l'aspect spectaculaire de leurs installations ( tout en continuant de l'entretenir et de le développer pour attirer le public ) au profit d'une mise en avant du facteur éco-pédagogique de leurs bacs. Ainsi, ils font en sorte que leur raison d'être s'inscrive tout naturellement dans l'orientation mondiale de sensibilisation à l'environnement. Présenté sous couvert d'une bonne oeuvre éducative, le maintien en captivité d'animaux reste certes critiquable au regard des détracteurs de l'aquariophilie mais apparaît socialement louable et utile et donc moins condamnable aux yeux des décideurs ! Ce qu'il manque cruellement à l'Aquariophilie domestique actuelle c'est une raison d'être autre que celle récréative, esthétique et superficielle.
Une pratique populaire servant les intérêts égoïstes de récifalistes "bling-bling"totalement insensibles à la dynamique écologique de leurs bacs et de leur utilité éco-pédagogique, voilà l'image sociale que donne actuellement l'aquariophilie d'eau de mer. Appréhendée sous cet angle la pratique récifaliste en est réduite à être un simple objet de consommation de loisir sacrifiant des animaux uniquement pour le plaisir. De fait, chaque poisson, chaque corail, chaque animal qui meurt prématurément dans les bacs de cette aquariophilie dénaturée ( au sens existentiel du terme ) meurt "gratuitement" sans même que son sacrifice ne serve une "noble" cause. Cette aquariophilie là est facile à condamner pour ces accusateurs publiques ! Non seulement cette aquariophilie dénaturée étale tous ses méfaits sur les réseaux sociaux ( témoignages de mal-être et morts des animaux, crash de bacs à répétition, problèmes de maintenances presque permanents, propos ignorants incompatibles avec le maintien de vivant sauvage, etc ) mais elle ne participe en rien à la grande cause actuelle et urgente de sensibilisation de l'environnement, malgré qu'elle dispose d'un outil, l'aquarium, originellement et par principe destiné à l'étude et l'éducation naturalistes .
Quel intérêt de maintenir captif des animaux dans un bac "usine à gaz " sinon celui de satisfaire l'égoïsme de son propriétaire ? Quand tout va bien dans son bac sans âme écologique ce dernier se pavane publiquement chargé de "belles" vidéos et quand cela va mal il pleurniche sur les groupes et ce fait consoler par d'autres récifalistes "usine à gaz". Finalement, dans les deux cas, la vie de son bac ne se rapporte qu'à lui-même. L'aquarium est donc ainsi réduit à n'être qu'une projection d'un petit Moi, d'un petit "Je", la petite création d'un petit dieu dont le bac est l'autel du sacrifice d'un vivant qui ne lui appartient pas en propre, même s'il en est le propriétaire par achat. Le vivant corallien n'appartient pas seulement aux récifalistes mais à tout le monde, y compris les non-aquariophiles... et les "méchants" défenseurs des animaux.
Si nous voulons nous opposer à la volonté répressive de nos accusateurs il faut impérativement faire valoir une pratique aquariophile naturaliste. Cette dernière ne s'exprime pas uniquement à travers de beaux discours et projets en faveur des récifs. Avant de se positionner comme militants écologiques il faut commencer par assumer nos devoirs d'aquariophiles. Et l'un de ces devoirs, celui qui rassemblent fondamentalement les lecteurs de ce blog, c'est d'exploiter nos aquariums comme outils pédagogiques de sensibilisation écologique. Appréhender écologiquement son aquarium ne le rend en rien moins appréciable esthétiquement ! Bien au contraire, c'est en alliant ces deux approches que l'aquariophilie s'offre comme contemplative et pas seulement vulgairement jouissive ( comprenne qui doit )
L'aquarium, à condition qu'il tende à reproduire et laisser s'exprimer la Nature et non à la Court-circuiter par des artifices technico--chimiques, oeuvre de lui-même pour l'Eveil environnemental de l'aquariophile et de tous les néophytes qui sont amenés à l'observer sous son accompagnement avisé . Que cet aquarium soit de salon ou public il doit jouer ce rôle... parce que c'est son rôle ! C'est ce rôle là qu'il faut faire valoir socialement et légalement pour défendre notre hobby ! Nous le faisons avec force sur ce blog, moi qui publie et vous, véritables aquariophiles, qui montrez votre adhésion à son contenu pédagogique en le soutenant de diverses manières. Il est injuste que nous payons de l'interdiction de pratiquer notre passion l'irresponsabilité, la bêtise et la mauvaise foi des récifalistes dénaturés !