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  • "L'usine à gaz", une méthode de maintenance récifale à part entière

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    "L'usine à gaz", une méthode de maintenance récifale à part entière

      Gérer la maintenance de son récifal via une "usine à gaz" n'est pas un mal en soi ; ce qui l'est c'est surtout de ne pas savoir pourquoi on utilise cette méthode...  qui a aussi sa raison d'être. Et bien oui, si l'on doit dénaturer un aquarium autant savoir au moins pourquoi on le fait ! 

    C'est quoi une "usine à gaz" en aquariophilie récifale

    Avant d'aller plus loin dans le développement de cette réflexion il est nécessaire que nous nous mettions d'accord sur ce que j'entends personnellement par "usine à gaz". Pour moi, il s'agit tout simplement d'un système "mécanico-chimique" tendant à remplacer technologiquement ce que la Nature peut faire aussi bien, voire presque toujours mieux, elle-même. En fait, je n'inclue finalement dans ce terme que les moyens qui visent à supplanter inutilement le processus naturel d'épuration biologique dans un récifal. Rappelons-le, le but fondamental d'un aquarium, celui qui a justifié son invention, est de reproduire le plus fidèlement possible, à des fins d'observation naturaliste, un écosystème subaquatique se rapprochant du milieu sauvage. Or, je ne vois pas l'intérêt aquariophile d'observer du matériel technologique en fonctionnement ? Pour ce faire, n'y-a-t-il pas des loisirs plus adaptés que l'aquariophilie et sa finalité par essence naturaliste ? 

    La méthode berlinoise est-elle une méthode " usine à gaz " ? 

    À en croire certains débats relatifs à la recherche de la maintenance optimale d'un aquarium récifal, il y a encore des récifalistes qui confondent méthode de maintenance récifale "usine à gaz" et méthode berlinoise. En fait, ces derniers témoignent à travers leurs propos qu'ils ignorent carrément tout de la méthode berlinoise qu'ils revendiquent être leur méthode préférentielle de maintenance. Ces récifalistes ignorants et surtout partisans du moindre effort en matière de prise d'information sont persuadés que "Berlinoise" est l'enseigne de l'usine biochimique ( bien plus chimique que bio ! ) qu'ils ont construit dans le placard ou le local technique sous ou derrière leur bac. S'ils savaient ce qu'est authentiquement la méthode berlinoise ils ne pourraient rejeter en bloc les méthodes jaubert et DSB sans en renier le Principe aquariophile même !

    Des récifalistes qui justifient et assument leur système "usine à gaz"

    Encore une fois, je tiens à préciser que ce ne sont pas aux récifalistes conscients des moyens artificiels et chimiques qu'ils doivent mettre en oeuvre pour maintenir durablement certains coraux durs particulièrement délicats auxquels je fais allusion ici mais aux récifalistes qui pensent, sans bien savoir vraiment pourquoi, que "l'usine à gaz" est le moyen optimal de gérer un récifal. Tous les vrais récifalistes full sps que je connais en tant qu'"amis" sont parfaitement conscients de la dénaturalisation de leurs bacs et ils sont les premiers à le déplorer. Mais, passionnés de coraux très fragiles et hyper-exigeants, ils gèrent une "usine à gaz" par nécessité et non pas par conviction aquariophile ! "L'usine à gaz" est dans ce cas une méthode par défaut...  

    "L'usine à gaz", une méthode de maintenance récifale par défaut

    "L'usine à gaz" n'est véritablement nécessaire que dans le cas du maintien d'Acroporidae colonisant les zones récifales supérieures, là ou l'oligotrophie ( pauvreté en nutriments ) est maximale. En quoi une usine à gaz est-elle nécessaire pour maintenir quelques Scléractiniaires relativement "faciles" ( certains Montipora, Seriatopora, Stylophora et LPS ) ? Et que dire de bacs d'Alcyonnaires, de Zoanthaires, de Corallimorphaires ou de Gorgonidés équipés ultra higt tech ! Dénaturer un aquarium par défaut de meilleure maintenance ( sps délicats ) peut se comprendre mais le dénaturer sans aucune nécessité est incompréhensible.

    Conclusion ( vers un systématisation de la méthode "usine à gaz" )

    Les méthodes berlinoise ( authentique ! ), Jaubert et DSB ont pour point commun fondamental et essentiel que leur principe épurateur est fondé sur la chaîne biologique. Ces trois méthodes ( on aurait pu en ajouter d'autres, moins usitées ) sont en vérité dans le même camp aquariophile ; toutes les trois s'opposent "aquariologiquement" à la maintenance "usine à gaz" ; toutes les trois visent à laisser au maximum faire la Nature en ce qui concerne l'épuration du bac. C'est pourquoi l'écumeur et la filtration mécanique ne doivent être considérés que comme des aides à la Nature. Le principe de la méthode "usine à gaz" est au contraire de résolument laisser le moins possible de Nature sauvage dans un récifal afin de maîtriser technologiquement les paramètres strictement étroits supportés par les Acroporidae.

    Il est temps de considérer "l'usine à gaz" comme une méthode à part entière de maintenance récifale, totalement distincte de la méthode berlinoise, cette dernière se rapprochant écologiquement plus des méthodes Jaubert et DSB  ; ainsi nombre de débats houleux et stériles, car animés par des récifalistes ignorants, ou pire de mauvaise fois, n'auront plus de sens, sinon celui de discréditer publiquement celui qui les alimente sans savoir de quoi il parle ! 

  • Le filtre ne sert absolument à rien en aquariophilie d'eau douce !

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    Le filtre ne sert absolument à rien en aquariophilie d'eau douce !

     

    Cet article est une introduction à la partie du blog Aquamicrofaune consacré à l'aquariophilie d'eau douce. S'agissant d'informations axés sur une philosophie personnelle de l'aquariophilie que j'applique en eau de mer et en eau douce depuis bien longtemps il est logique de retrouver des sujets déjà traité, un peu différemment, sur la partie dédié à l'aquarium récifal ; ainsi cet article : Le traitement naturel des déchets organiques en récifal

    Note : Les produits d'ensemencement proposés dans la boutique d'Aquamicrofaune vous donneront une idée de ma conception de l'aquariophilie. 

    L'inutilité des filtres en aquariophilie d'eau douce

    Tous les biotopes aquatiques d'eau douce reproductibles en aquariums peuvent naturellement traiter leurs déchets ! En 35 ans d'aquariophilie les seuls biotopes captifs qu'il me sont apparus impossibles à gérer bio-chimiquement sans l'aide d'un filtre sont celui des cichlidés d'Amérique Centrale, trop grands et trop pollueurs par rapport aux volumes de bacs que l'on peut raisonnablement leur consacrer en tant que particuliers. Tous les autres biotopes habituellement recréé en aquarium de salon sont, je le répète, susceptibles de se passer d'une filtration mécanisée. Par filtration mécanisée j'entends tous systèmes ( y compris ceux que l'on dira "biologique" ), visant à forcer le passage de l'eau de l'aquarium à travers des masses de filtration

    Un aquarium véritable ne peut avoir de filtre 

    Le filtre mécanisé, qu'il soit extérieur ou intérieur, est probablement l'invention commerciale la plus inutile qui soit en aquariophilie ! De mon point de vue naturaliste, un aquarium qui a besoin d'un filtre n'en est tout simplement pas un. Inventé par des scientifiques au XVIIIe siècle, l'aquarium est un objet expressément conçu pour faciliter l'observation d'un écosystème aquatique sans avoir a plonger dans le milieu sauvage. Un écosystème d'eau douce ce n'est pas que des poissons nageant au-dessus d'un décor constitué de roches mortes, de sable inerte et de végétaux pour faire joli. Effectivement on ne voit pas comment un tel tableau, aussi esthétique soit-il, pourrait dépasser le simple rôle de copie très imparfaite du milieu naturel.

    Où est donc la microfaune sur laquelle repose, comme un bâtiment sur ses fondations, l'ensemble de la structure biologique d'un biotope ?

    C'est sur cette carence biotique et uniquement sur elle que s'appuie scientifiquement la nécessité d'employer un filtre. L'aquariophile lambda ignore cela et cette ignorance fait depuis plusieurs décennies le bonheur du commerce aquariophile industriel et des animaleries. Ce qui me connaissaisent déjà dans le milieu de l'aquariophilie marine savent que je n'ai rien contre ces derniers ; ils font leur métier et leur métier est de créer des besoins et de vendre le plus possible. Á la décharge des vendeurs en animaleries, je pense qu'ils croient sincérement que le filtre est une nécessité en aquarium ; c'est d'ailleurs ce qu'on leur a enseigné en formation. Le rôle d'un filtre est précisément de combler le handicap d'un système écologique boiteux !

    Tout ce que les masses filtrantes vont retenir artificiellement n'est autre le carburant qui devrait alimenter les détritivores, microfaune et macrofaune, avant que les bactéries et les végétaux ne se chargent d'éliminer totalement les restes. Un aquarium tropical d'eau douce équilibré c'est un substrat de fond épais habité par de la microfaune-macrofaune, des roches ou du bois recouverts d'invisibles tapis bactériens ( cela doit être légèrement gras quand on y touche, comme dans un étang ou une rivière ! ).  

    Et les poissons du lac Malawi ou Tanganyika ?

    Lorsque l'on évoque la possibilité de maintenir un aquarium d'eau douce sans filtration artificielle on entend s'élever les voix de certains amateurs de poissons lacustresMalawi ou Tanganyika en général) ; ces derniers prétendent que l'absence de plantes dans ces milieux rend impossible l'élimination des nitrates résultant du cycle de l'azote. Mais dans ce cas, ce sont les algues qui remplacent le rôle bio-chimique des plantes quasiment abstentes dans ces univers rocheux. Et des algues, compte tenu du régime alimentaire  il doit nécessairement y en avoir de toutes sortes, des vertes et des brunes, sur la surface des roches ( aufwuchs ou périphyton ). 

    Si vous offrez à la Nature captive tout ce dont elle a besoin pour faire son travail d'épuration elle le fera assurément ! 

     

     

     

  • Méthode DSB, comment éviter les causes d'échec en récifal ?

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    Méthode DSB, comment éviter les causes d'échec en récifal ?

       De la microfaune, thème de ce blog, à la méthode DSB, il n'y avait qu'un pas écosystémique que vos questionnements m'ont incité à franchir. Je ne voudrai toutefois pas que mes articles volontairement simplifiés pour être compris de tous, y compris des débutants qui n'ont aucune notion de biogéochimie, incitent à prendre à la légère la mise en place d'un lit de sable épais dans un aquarium récifal. À côtés des idées reçues véhiculées par des récifalistes qui n'ont aucune expérience de cette méthode d'épuration aquariophile sont aussi des propos pertinents qui doivent être impérativement entendus par les futurs gestionnaires de récifaux DSB ( ou Jaubert avec plénum ). Je vous propose de reprendre point par point les vraies raisons qui peuvent effectivement conduire à l'échec de la méthode DSB, d'en révéler les causes et bien entendu les moyens de les éviter.    

    Rappelons brièvement et schématiquement l'intérêt bio-épurateur d'un lit de sable épais

    Certaines bactéries vivant dans les couches de sable profondes pauvres en oxygène ont le pouvoir de transformer le dernier produit organique du processus de dégradation des déchets ( le nitrate ) en un gaz volatil ( diazote ). Ce dernier quitte donc naturellement l'aquarium pour rejoindre l'atmosphère.

    Lorsque ce processus appelé dénitrification fonctionne parfaitement on peut dire que le but du DSB est atteint. 

    Note : Il est ridicule de reprocher au DSB de ne pas être efficace dans le traitement des déchets phosphatés ; le phosphore, à moins d'être chauffé à près de 300 degrés, ne posséde tout simplement pas de forme naturelle gazeuse ! Le bouclage du cycle de phosphore est une autre problématique écologique

    Pourquoi un DSB peut ne pas répondre à l'objectif bio-épurateur attendu ? 

    Le pouvoir épurateur d'un lit de sable épais est scientifiquement prouvé et un DSB correctement conçu ne peut pas ne pas jouer le rôle écologique que les lois de la Nature lui imposent. L'erreur de ses détracteurs est d'attribuer à son principe biologique des dysfonctionnements qui relèvent des mauvaises conceptions structurelles suivantes  : 

    - Le lit de sable épais s'est transformé en une masse compacte dure comme de la pierre

    Prenez du sable fin ( 0/1 ), tempez le dans l'eau, laissez le sécher... et vous obtiendrez une masse compacte parfois dure comme du bêton ! C'est le principe même du remblai hydraulique exploité dans les travaux publics. Comment le sable peut-il sécher dans un aquarium plein d'eau ? Si vous déversez à sec votre couche de sable fin dans le fond de votre bac avant de le remplir, le poids de l'eau ajoutée va tasser le sable et le peu d'humidité qu'il contenait suite à son préalable lavage va remonter dans la colonne d'eau. Voilà pourquoi il faut impérativement déposer par petites poignées le sable fin dans l'aquarium contenant au moins autant d'hauteur d'eau que la sable aura d'épaisseur ( voir l'article : Créer un récifal méthode DSB pour pas cher et facilement. ). 

    - Le taux de nitrates ne cesse d'augmenter malgré le lit de sable épais

    Pour qu'un DSB puisse jouer son rôle dénitrificateur, il doit avoir une épaisseur suffisante pour que l'oxygène ne le pénètre pas pleinement en profondeur. Plus le brassage sera conséquent plus l'oxygène dissout descendra loin dans le fond du lit de sable. Dans un récifal brassé à moins de 20 fois le volume une épaisseur de 10 cms minimum sera suffisante.

    Personnellement j'aime les aquariums vigoureusement brassés ( > 35 fois / vol ) et l'épaisseur de sable dans mes bacs est en moyenne de 15 cms ( 20 cms à l'arrière ). La granulométrie du sable composant les deux tiers de la couche profonde ne doit pas excéder 2 mm ; le sable en 0/2 est pour moi le mieux adapté. La couche supérieure du sable doit être plus grossière ( 2/4 ) afin d'éviter le déplacement des grains par le courant. Dans tous les cas, le flux des pompes de brassage ne doit pas être orienté directement vers le sable. On ne doit plus toucher un lit de sable épais après sa mise en place ; surtout pas de clochage en profondeur ! 

    - Il se forme de larges tâches noires ( hydrogène sulfuré ) dans les couches profondes du lit de sable

    Le sulfure d'hydrogène est le produit de la méthanisation, c'est-à dire le résultat du processus digestif de bactéries anaérobies. Le caractère "anaérobies" caractérise le processus métabolique des bactéries en question et non la condition du milieu favorisant leur maintenance, en l'occurrence dans nos bacs le lit de sable épais. Les bactéries utiles à la dénitrification colonisent les milieux pauvres en oxygène, anoxiques, comme le coeur des pierres vivantes, tandis que les bactéries sulforéductrices ( produisant du sulfure d'hydrogène ) prospèrent en milieu anaérobie, sans oxygène. La couche profonde d'un DSB ne doit donc pas être anaérobie mais anoxique, c'est-à-dire pauvre en oxygène et non pas dénuée d'oxygène ! La puissance de brassage influe bien entendu sur le taux d'oxygène dans le DSB mais elle n'est pas la seule. Il faut aussi considérer très sérieusement la qualité biotique du lit de sable. Ce dernier doit impérativement héberger de l'endofaune et particulièrement de la nématofaune. Aussi petits soient les vers ils circulent verticalement dans le lit de sable jusqu'à la vitre du fond, y compris sous 20 cm d'épaisseur, tout en "jouant" leur rôle de détritivores. Le lit de sable et la nématofaune constituent alors un niche écologique anoxique et non anaérobie ! Pas de détritus non traités dans le sable et un minimum "d'aération" ( bioturbation ) rend "éco-logiquement" l'impossibilité de production de sulfure d'hydrogène dans le DSB.  

    - Les détritus s'accumulent 

    La fonctionnalité d'un lit de sable épais ne se résume à son architecture et à son activité bactérienne... Ils en oublient le rôle de l'endofaune. Ron Shimek, théoricien du DSB au sens propre ( plus épais que le Jaubert ), récifaliste et spécialiste de l'écologie des invertébrés benthiques, a beaucoup insisté sur ce point

     Le lit de sable produit de l'ammonium toxique

    À ma connaissance, la possibilité d'une production d'ammonium par des bactéries dans un DSB a été originellement proposée par Bob Goemans dans un article du magasine SeaScope ( vol°23, 2007 ). Bob Goemans, lui même adepte de la méthode DSB, y délivre plus un avertissement qu'un véritable postulat biochimiquement argumenté. Néanmoins, il est relativement facile d'imaginer quel type de disfonction d'un DSB pourrait conduire à un tel effet. 

    Pour qu'il y ait ammonification il faut par principe que les bactéries ad hoc disposent de matières organiques à décomposer. Pour que cette ammonification soit préjudiciable à la santé des habitants de l'aquarium il faut qu'elle soit massive et que les bactéries intervenant dans les phases suivantes du cycle de l'azote soient déficientes en nombre dans le DSB. La seule condition pour que ces deux situations soient réunies s'apparenterait en partie à un phénomène de dystrophisation, autrement dit la mort des bactéries aérobies suite à un fort excès de nutriments et de matières organiques et l'appauvrissement rapide en oxygène de toute la couche de sable. Dans un tel cas, le lit de sable aurait progressivement pris des allures de boue, de vase

    - Le Lit de sable est un nid à sédiments organiques

    Oui s'en est un ! Les sédiments organiques sont même le carburant essentiel d'un lit de sable épais ; seulement, ces sédiments ne doivent pas pénétrer le matelas ! Dans un DSB correctement mise en place les sédiments organiques ne peuvent parvenir jusqu'aux couches profondes du lit de sable ; ils sont en grande partie dégradés et digérer par la population de microfaune et macrofaune d'un récifal nichant dans la couche supérieure grossière du sable. Un peu plus bas, dans la couche intermédiaire, ce sont les vers fouisseurs qui en filtrant constamment le sable se chargent de consommer les restes de sédiments. Par conséquent il ne peut arriver dans les couches profondes anoxiques du sable que très peu de sédiments organiques. Dans le cas d'un lit de sable de granulométrie mal adaptée ( trop gros ), les sédiments peuvent, par gravité, descendent rapidement en masse jusqu'aux couches profondes avant d'avoir pu être exploités par la microfaune et macrofaune

    - Le lit de sable est en train de mourir ! 

    A-t-il au moins été vivant ce sable ? Un lit de sable épais c'est avant tout un sable vivant plein de saine énergie biologique ! Pour commencer, on ne doit considérer un DSB vivant que lorsque toute la couche de sable est habitée, de la surface ( épifaune, méiofaune ) au fond ( bactéries ), en passant par les vers fouisseurs qui y circulent à tous les étages, horizontalement et verticalement. L'occupation entière du sol par les organismes benthiques peut être relativement rapide ( 3 mois ) si son ensemencement est de qualité. Mais il faudra attendre encore plusieurs mois supplémentaire pour qu'un DSB soit en pleine possession de sa "force" épuratrice. On accompagnera la phase de maturation par le peuplement progressif de l'aquarium en poissons. Le DSB doit démontrer à ses juges-arbitres ( tests chimiques ou bio-indicateurs ) qu'il est capable d'encaisser chaque nouvelle charge de matière organique supplémentaire.

    Partons à présent sur le principe que le sable en train de mourir a été véritablement vivant auparavant. Il y a plusieurs causes qui peuvent, d'autant plus si elles s'additionnent, avoir conduit à son agonie :

    -  Important remaniement du décor

    -  Clochage en profondeur

    -  Flux de brassage directement orienté vers le sable 

    -  Cumule de trop nombreux prédateurs planctonophages ( dragonnets, labres, etc. ), de poissons et invertébrés fouisseurs ( gobies, crevettes-pistolets, etc. ), et de "gros" prédateurs benthiques ( archaster, Holothuries, etc. )

    - Non réencemencement périodique de microfaune-macrofaune ( le nombre d'espèces s'appauvrit naturellement ) ou de souches de sable vivant

    - Population piscicole importante ( et donc nourrissage et production de déchets ) dépassant les capacités épuratrices du DSB

    - Destruction de la population de bactéries par un traitement médicamenteux

    - Coupure d'électricité prolongée ( de simples aérateurs à piles peuvent sauver la mise !)

    Quelle conclusion

    Finalement, on se rend compte que la majorité des causes de dysfonctionnements d'un DSB peuvent être évitées grâce à la simple connaissance de son principe écologique de fonctionnement et au respect des conditions de sa mise en place. Pas plus que pour les autres systèmes d'épuration d'un aquarium, on ne doit pas attendre d'un DSB qu'il fasse ce qu'il ne sait pas faire. Il n'est d'ailleurs pas interdit de compléter le travail d'un lit de sable épais par d'autres moyens ; par exemple j'apprécie personnellement l'aide épuratrice apportée par un petit filtre interne garni de perlon ( changé tous les 3 jours ) et de charbon actif.

    Rien n'empêche non plus, bien que je pense que l'on ne devrait pas en avoir besoin, d'ajouter un petit écumeur qui ne soit pas suffisamment performant pour dévoyer la méthode DSB en récifal . Quant à l'impatience ( peuplement piscicole trop rapide ) et à l'inconséquence ( surpopulation ) elles provoqueront tôt ou tard une catastrophe dans un récifal quelle que soit sa méthode d'épuration ! J'allais oublier : les changements d'eau réguliers ! Je suis convaincu qu'aucun système d'épuration ne peut apporter autant de bienfaits à un aquarium marin que les changements d'eau réguliers bien réalisées.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La chaîne alimentaire en récifal et la microfaune

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    La microfaune doit faire partie de la chaîne trophique d'un récifal !

        J'ai pu lire sur un site français spécialisé en aquariophilie récifal plutôt orienté "débutants" que la reproduction d'un véritable réseau trophique de récif ( chaîne alimentaire ) était irréalisable. Que ce projet soit difficile je peux l'admettre mais qu'il soit irréalisable je ne peux, de part mon expérience personnelle, en convenir ! L'auteur de l'article en question ajoute immédiatement, comme pour consoler l'aquariophile débutant à tendance écologiste, que la constitution d'un réseau trophique complet n'est pas le but d'un récifaliste. Si cet auteur faisait référence à l'impossibilité d'héberger dans un aquarium de salon des requins ou autres prédateurs géants planant au-dessus des récifs à l'affut de proies je pourrais lui accorder mon approbation ; seulement son article vise au contraire la base de la pyramide alimentaire, autrement dit les producteurs primaires autotrophes ( bactéries, phytoplancton ) et les consommateurs primaires hétérotrophes ( zooplancton, micro et macrofaune ). Si ces derniers font effectivement en quantité bien insuffisante, voire sont totalement absent, il est bien évident que le système d'épuration naturel de l'écosystème bac ne peut fonctionner. Dans la plupart des cas l'absence de microfaune véritable dans les aquariums d'eau de mer est bien moins due à la difficulté de la maintenir qu'au total désintéressement que font preuve les  récifalistes pour ce secteur de peuplement de leur bac ; quelques gammares et copépodes acheté dans un pochon sous l'appelation "nourriture vivante" et introduits dans un refuge et l'on croient que cela fera l'affaire ! 

    Le phytoplancton et le zooplancton en particulier ne font pas souvent partie de ce qui préoccupe le débutant lors de la mise en eau de son bac. Ce n'est généralement que dans un second temps, après le peuplement de son aquarium récifal en "gros" détritivores, en poissons et en coraux que l'aquariophile va éventuellement ajouter du plancton au même titre que l'ajout d'autres nourritures. Ayant reçu cinq sur cinq les avertissements concernant les risques de pollution le débutant va sagement se contenter d'ajouter des doses de plancton limités à ce que la faune de son aquarium est susceptible de consommer rapidement. Dans ce cas, il est effectivement impossible d'inclure durablement, pour ne pas dire de manière permanente, le plancton vivant dans l'écosystème captif.

    Tout le monde sait par exemple qu'il est raisonnable d'attendre que la macrofaune et la microfaune se soient bien installés quantitativement et qualitativement dans un bac avant d'y introduire des Callionymidés, comme le Synchiropus Splendidus ou de labridés comme le Pseudocheilinus hexataenia. Et bien, il en va de même du plancton vis-à-vis des planctonophages en général. Il n'y a que deux moyens valables pour que le plancton fasse partie intégrante de la population d'un aquarium récifal : L'introduire massivement pendant la phase de démarrage, avant le reste de vivant, et le laisser se développer ou l'introduire en doses raisonnées mais régulières dans un bac déjà peuplé. Le plancton doit être considéré comme constitutif d'une population récifal écologiquement équilibré au même titre que les détritivores que l'on oublie jamais, eux, d'introduire pendant la phase de démarrage